lundi 26 mars 2012

TEAM ONE - Episode 44

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Le coffre était orné de deux symboles : une étoile de David et une
balance légèrement déséquilibrée. Griselda ne semblait pas réussir à
en détacher les yeux.
- Et vous n’avez jamais été curieux de voir ce qui se trouvait à
l’intérieur ? De déchiffrer ces symboles ? A votre place, je ne pense
pas que j’aurais réussi à maintenir une telle indifférence. Et si ce
coffre contenait des révélations sur votre famille ? De mystérieuses
archives sur la vie de votre père, de vos ancêtres ?
Salomon, désireux de capturer à nouveau l’attention de la jeune femme,
se lança à son tour dans la conversation :
- C’est vrai, David, je me suis moi aussi toujours demandé ce qu’il
pouvait bien y avoir dans ce vieux coffre. Vous savez, ajouta-t-il en
se tournant vers Griselda, lorsque j’étais petit je venais très
souvent dans cette maison. Nous jouions aux cowboys et aux Indiens, à
cache cache, aux pirates, et ce coffre était une malle aux trésors
idéale. D’autant plus que personne n’a jamais su ce qu’elle contenait.
Le visage de David s’était assombri. Lorsque le majordome arriva avec
les rafraîchissements et quelques menues victuailles, il sembla sur le
point de pousser un soupir de soulagement.” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “J'habite près de deux lignes de métro ; l'une est plus rapide pour aller au rendez-vous, mais l'autre est plus achalandée, et me permet de changer à Châtelet, comme le recommandait Reinette. Je choisis donc d'aller prendre celle-ci. Près de l'entrée, je sors ma carte Navigo et je la laisse tomber par terre en feignant la surprise, pour pouvoir me retourner et voir si mon poursuivant est toujours là.
Je l'aperçois sans difficulté, vingt-cinq ou trente mètres derrière moi : quand il m'a vu se pencher, rusé comme un sioux, il s'est arrêté devant la vitrine d'une agence immobilière. Je prends mon temps pour reprendre ma carte, et je m'amuse à le voir me jeter des coups d'œil en biais.
Je descends dans la station et arrive sur le quai précisément au moment où le train arrive. Sans me presser, j'entre et je m'installe à côté d'une vieille dame qui porte une écharpe d'un vert pomme tout à fait étonnant.” (FG)


(Suite de l’histoire n°4) “Oui, peut-être, depuis hier soir, le ver est dans le fruit. Elle ne saurait plus dire qui elle est, ce qu’elle est devenue. Son cœur balance… chavire plutôt. Elle s’est revue petite, jouant l’indienne avec Jiji, toute puissante alors sur l’âme faible de l’enfant buisson. Mais lui vient aussi une langueur déprimée, une envie d’abandon. D’où frémit ce sens nouveau, cette peur épidermique, un désir de repli, le besoin ne plus jamais quitter la maison familiale ?” (Louis Butin)


(Suite de l’histoire n°5) “Ils repartent par le train dans l'après-midi après avoir mangé des nouilles au curry dans un restaurant envahi par des hordes de lycéens des deux sexes, plutôt sages. Des filles regardaient Daisuke, feu noir dans les yeux, cheveux épars. Etsuko ne pense plus qu'à ces nuées de désir, qui l'amusent.

— Le grand Bouddha m'a exaucée, je pense, dit-elle à Daisuke tandis qu'ils retraversent Yokohama, sous un ciel gris-rose.

— Que lui demandais-tu ?

— Dai-chan, si tu le souhaites encore, je resterai vivre chez toi.

— Tu resterais avec moi ?

— Oui, c'est ainsi sans doute qu'il faut le dire.

Daisuke lui tend les deux mains. Elle les prend, elle serre et malaxe les doigts qu'il lui abandonne. Ô musique de l'existence qu'elle s'apprête à mener, entre l'étroite maison de Nezu et les ruelles ombreuses de Golden Gai, le jour à dormir sous un ciel toujours bleu, la nuit dans la fièvre. L'un face à l'autre, ils tendent les jambes et rient sous cape.” (Dragon Ash)