lundi 26 mars 2012

TEAM ONE - Episode 42

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Quel genre de situation ? insista David. La jeune Griselda les regardait tous deux avec un mélange d’inquiétude et de curiosité, attendant de voir qui sortirait gagnant de ce qui avait à présent pris les allures d’une confrontation.
- Une bagatelle, enfin, tu connais Hershe ! bafouilla Salomon. Je ne t’en aurais même pas parlé, si ce n’est que Mme Cohen m’a demandé de le faire, et, comme on la connaît depuis si longtemps, je ne pouvais pas lui refuser cette faveur. Hershe a été arrêté par la police. Il a sûrement dû voler quelque chose, ou bien fourrer son nez là où il ne fallait pas, enfin tu le connais. Ce n’est vraiment pas la peine de te préoccuper pour cela.
David le regarda un instant, bouche bée. Puis, il sembla se raviser, et dit :
- Tu as peut-être raison. Mais son regard semblait faire mentir ses paroles.” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Cela est vraiment trop improbable pour être une coïncidence. Je suis suivi, cela ne fait aucun doute. Que faire ? D'abord, il faut prévenir quelqu'un. Je prends mon téléphone et j'appelle Reinette ; elle ne répond pas, et je laisse un message : « Reinette, je crois que je suis suivi. Il y a un homme que j'ai vu tout de suite après notre rencontre, et que je vois maintenant, de ma fenêtre, sur le trottoir d'en face. Que devrais-je faire ? »
Je m'approche tout doucement de la fenêtre, pour pouvoir les regarder sans qu'ils s'aperçoivent de ma présence. Ils sont tous les deux appuyés au platane d'en face. Le compagnon de mon poursuivant est un homme plus âgé. Il doit avoir une cinquantaine d'années. Il tient un livre à la main, un livre de poche, que d'ici je n'arrive pas à identifier. Il a une tête disproportionnée par rapport à ses épaules, qui sont toutes petites et étroites, et voûtées jusqu'à paraître presque ronde, et son ventre est étonnamment saillant, lui aussi hors de proportion avec le reste de son corps, avec ses jambes et son torse. En somme, il a à peu près la forme d'un trou de serrure... Ces deux personnages, d'apparence bizarrement insolite si leur intention est de passer inaperçus, sont en grande conversation. Ils s'agitent, font des gestes, parlent fort.” (FG)


(Suite de l’histoire n°4) “” (Louis Butin)


(Suite de l’histoire n°5) “À Kamakura les milans remplacent les corneilles qui croassent sur n'importe quel toit de Tokyo et donneraient au plus innocent des gamins le goût du meurtre, tant leur cri est laid et vive la tentation de les faire taire à coup de pierre. Les milans, silencieux, tombent du ciel et volent ce qui leur vient sous le bec. Daisuke a sur leur monopole une explication qu'Etsuko oublie entre chaque visite. C'est le matin, Etsuko et son amant regardent, de leur chambre d'hôtel, la mer battant la plage noire et les rapaces frôlant les vagues. Un pin tordu incliné vers les flots accueille la seule école de corneilles de la ville. Elles hurlent moins fort que leurs sœurs de la capitale.

Etsuko se refuse à penser. Après un dîner de poulpes arrosés d'une bouteille (sinon deux) de vin de prune, ils ont longuement, voluptueusement dormi. Ce matin, sitôt que pointe la moindre réflexion, elle ferme les yeux, écrase les lumières qui lui piquent l'intérieur du crâne.” (Dragon Ash)