lundi 26 mars 2012

TEAM ONE - Episode 36

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “C’était bien elle, la fée blonde de la veille, cette présence mystérieuse et secrète qui avait foudroyé Salomon. Sans sa robe de soirée, elle était certes moins flamboyante, mais la douce lumière du jour et son modeste chemisier couleur crème mettaient en valeur sa beauté simple, la régularité de ses traits.
David, qui la connaissait apparemment assez bien, lui présenta Salomon, puis lui fit part de ses inquiétudes. Les yeux gris de la jeune femme s’assombrirent un instant, puis elle adressa un franc sourire aux deux hommes.
- Voyons, David, tes papiers sont en règles ? La maison est à disposition des autorités si elles devaient en avoir besoin ? Que veux-tu faire de plus ? Il n’y a vraiment pas là de quoi t’empêcher de dormir, il me semble.” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) ““Qu’est-ce qu’il sait? Mais ce n’est pas la question! Je l’ai assommé, il s’est étalé comme un arbre coupé. L’interroger? Mais je ne sais pas faire, ça! Et puis, cela changerait quoi? Je nous ai permis de gagner quelques heures, c’est tout. (silence). Oui, c’est une idée, cela. Oui, je vais lui demander. Et si personne ne sait où il est? ”. Silence. La conversation s’était achevée. Le majordome de Sheep sortit de la salle de bains et jeta rageusement son téléphone sur le lit. Il se tourna vers Heisenberg, sembla surpris de le trouver éveillé, puis reprit sa contenance: “Vous êtes réveillé? Tant mieux. J’ai des questions pour vous.”” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Cependant, la distance et la perspective peuvent parfois avoir des effets trompeurs : de loin, cette figure me paraissait mince. Maintenant qu'elle est très proche, il devient évident qu'elle est plus que mince : elle est petite, toute petite. Trop petite, de fait, pour être un homme. C'est une femme. Elle porte un imperméable gris et un béret assorti.
Elle n'est plus maintenant qu'à une dizaine de mètres. C'est Reinette ! Je marche à mon tour vers elle, étonné, ahuri, bouleversé. Reinette ! Mais puisque c'est Locus qui a parlé à Boulier qui m'a communiqué ce message, cela signifie donc qu'elle est en contact avec Locus ? Je ne comprends plus rien.
À cet instant précis, tous les lampadaires s'éteignent, tout d'un coup. Reinette, qui marchait lentement, tête basse, apparemment perdue dans ses pensées, se redresse, curieuse de savoir ce qui a provoqué cet inattendu changement de luminosité. Elle cesse de marcher, et une surprise immense peut se lire sur son visage : elle vient de m'apercevoir.” (FG)


(Suite de l’histoire n°4) “Le vent s’était levé et il huait dans les allées des résidences. Elle voyait un grand arbre qui frémissait de toutes ses feuilles, tremblait, sanglotait, et tous ses fruits clignotaient comme les loupiotes d’un arbre de noël. Elle s’approchait de l’arbre et s’installait auprès de lui, dans un tepee bien blotti contre les branchages. Les lueurs colorées étaient filtrées par la toile, douces, rassurantes. Mais le tissu s'amincissait en ces endroits et se laissait percer, et c’étaient de moins en moins des lumières colorées et de plus en plus des yeux qui clignaient, les yeux intenses de Jiji.” (Louis Butin)


(Suite de l’histoire n°5) “Il y eut dans cette conversation une fente brève et sombre. Des larmes strièrent les joues longues, mal rasées, d'Arrow. De l'autre côté, on ne savait pas.
— Et même, ma gentille Ledoux, extra-lucide, je suis.
— Ah ?
— Mais oui. Je vous vois, quel que soit votre vrai nom, Ledoux ou tout autre. Mon ange du moment. Vous êtes en gloire. Les yeux écarquillés, la poitrine offerte. Mon Eve.
— Pardon ?
Vinrent quelques crachotements sur la ligne. Arrow raccrocha : sa peau brûlait de honte. Dans cette ardeur, lui revint la vision atrocement claire de ce qu'il avait rêvé dans l'après-midi, chez Peony.” (Dragon Ash)